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Le cinéma d'Adnihilo
24 mars 2008

"L'orphelinat" de Juan Antonio Bayona

avec Belen Rueda, Fernando Cayo, Roger Princep, Montserrat Carulla, Geraldine Chaplin, Mabel Rivera, Oscar Casas


        Laura et Carlos ont décidé de monter leur propre centre d'accueil pour jeune handicapé dans une grande maison au calme, à l'écart du stress citadin et au dessus d'une belle plage. Laura connait bien l'endroit qui se trouve être l'orphelinat dans lequel elle a grandi vingt ans plus tôt. Laura et Carlos s'installent paisiblement avec leur fils Simon, adopté tout bébé et atteint  d'une grave maladie dont lui même ignore l'existence mais qui le condamne quand même selon tous les avis médicaux. Le jour de l'inauguration du centre, Simon est introuvable. Le temps d'un caprice et le voilà volatilisé.

            Le film s'est terminé il y a trois bons quarts d'heure, et je n'ai pas retrouvé mes esprits. J'ai la tête toujours embaumée par l'atmosphère si particulière et si géniale de "L'orphelinat", preuve du talent de Bayona. Je n'ai jamais connu une sortie de film aussi longue et savoureuse.
           La critique encencait Bayona, le portant comme le successeur de Bunel. Je n'aime pas ces critiques comparant les artistes aux grands génies, ce qui reviendrait à comparer un scout sortant d'une BA à Gandhi. Pourtant, après avoir vu le film, je ne suis pas non plus d'accord, mais pas pour les même raisons. Il n'y aura plus de Bunel, Bayona est un génie aussi, mais dans un genre différent. "L'orphelinat" a un caractère certain, Bayona y a mis sa griffe et c'est précisément ce qui fait le grand cinéaste. Je n'ai pas l'habitude d'utiliser les superlatifs pour un film, mais pour celui ci, je ne peux pas faire autrement. Ce sont les seuls mots qui conviennent.
               A peine sorti, "L'orphelinat" s'inscrit déjà comme une référence du genre. Ni vraiment thriller, ni horreur, ni drame, ni policier et un peu tout à la fois. Le film vous prend et ne vous lache plus, vous donne la chair de poule et l'envie farouche et inamovible de vouloir comprendre ce qui se passe et s'est passé, le mystère ambiant n'apporte comme réponse que d'autres questions et l'envie de savoir ne vous lâche pas. Mêlons à cela une sorte de fantastique, avec un passé toujours présent et le mystère de savoir ce qu'il fout encore là.
                Chaque scène regorge d'indices et apporte une question suppleméntaire, à laquelle on ne trouve une réponse que dans la question soulevée par la scène suivante. Et finalement, la dernière scène apporte une réponse finale, totale, mettant un terme à toutes les interrogations. Une heure et demie de questions, cinq minutes de réponse. Plus on avance, plus il se passe de choses, plus le rythme s'accélère, plus le coeur aussi et d'un seul coup, la chair de poule vous prend, l'instant d'une seconde. Le spectateur se trouve acteur à part entière du film.
                "L'oprhelinat" vous prend les tripes, vous embaume la tête et l'envie de savoir plus sur le mystère ambiant et de percer le secret ne vous lâche pas. En sortant du cinéma, vous vous trompez de direction. En rentrant, vous ne savez plus ce que vous vouliez faire tant "L'orphelinat" est encore présent.

                    Pour ceux qui en doutent, le film ne se regarde pas lui même comme certaines personnes s'écoutent parler. On est loin des films à dollars avec stars et paillettes. Ce n'est pas le producteur qui fait le succès du film, juste le talent qui émane de Bayona. Pourtant, le "talent" est à prendre avec des pincettes. Le talent est un don naturel, et y avoir recours juste parce qu'on a aimé est facile. Je n'ai pas aimé "L'orphelinat", c'est encore l'échelon du dessus. C'est un des films qui restera encore dans plus de cinquante piges. Bayona est différent de Fritz Lang mais restera probablement aussi longtemps. "L'orphelinat" est différent du "Docteur Mabuse" mais est comparable par l'effet produit sur le spectateur. Les deux sont incomparable, mais ont le point commun d'être dans la même catégorie, celle des films absolument incontournables.

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