Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cinéma d'Adnihilo
14 février 2008

"Notre univers impitoyable" de Léa Fazer

avec Jocelyn Quivrin, Alice Taglioni, Thierry Lhermitte, Julie Ferrier, Scali Delpeyrat, Pascale Arbillot


    Maitre Loisel, associé d'un riche cabinet d'avocats, est victime d'une crise cardiaque qui le terrasse en quelques instants. Il faut donc le remplacer et promouvoir un avocat au comité de direction du cabinet. Restent en course maitre Blandini et maitre Tiedermann, respectivement Victor et Margot, collègues au bureau et couple à la ville. Léa Fazer dresse deux tableaux parallèles et dissèque les deux alternatives qui s'offrent quant au poste vacant.

    Attention, qu'on ne se trompe pas. Ce n'est pas une comédie à proprement parler, même si quelques scènes sont rigolotes et quelques détails amusants. Il s'agit là plutôt d'un film un peu inclassable traitant en long et en large de l'égalité des sexes, et apportant un nouveau point de vue, entre la langue de bois et Pyrrhon d'Elis, un point de vue qui consiste à se demander si l'égalité est vraiment de choisir l'un ou l'autre plutôt que l'un et l'autre (voir même ni l'un ni l'autre), ou plus largement, de se demander s'il convient vraiment de tenir compte du sexe quand on parle d'égalité des sexes, un film qui repose la question avant d'apporter des éléments de réponse.
    Et quoi de mieux, dans le but de disséquer cette problématique que d'observer au microscope l'évolution d'un couple dans cette guerre et de suivre leurs pérégrinations avec comme fil rouge la nomination de l'un et/ou de l'autre au poste convoité ? Et qui de mieux pour interpréter les rôles qu'un couple à la ville comme à l'écran ? Quoiqu'on en dise (cinématograhiquement c'est plutôt bien foutu, les comédiens sont excellents et prouvent que c'est pas parce qu'on a un nom qui s'est souvent retrouvé sur des affiches qu'on est second rôle à vie, le scénario est bien construit et les dialogues ont peut-être une touche de Danièle Thompson) on a plus envie de débattre de la question en sortant du cinéma que de se demander qui de Taglioni ou Quivrin est meilleur que l'autre, même si ca pourrait rentrer dans le débat.
    Pour une fois, on assiste à un film polémique sur une vraie question et qui plutôt que de prendre une position radicale du style "Les femmes à la maison" ou "Les hommes nous empêchent de prouver notre valeur" s'interroge plus sur l'égalité que sur le sexe et réfléchit plus sur la question que sur la réponse. Pour une fois, un film qui appelle au débat plutôt qu'un film qui martèle une opinion du début à la fin élevant un parti aux anges et repoussant l'autre de la pointe du pied. Pour une fois, un film qui appelle a réflechir plutôt qu'à convaincre aveuglément. Merci Léa ! C'est bon à voir, je pensais que ce genre de film était en voie de disparition.

Publicité
Commentaires
Le cinéma d'Adnihilo
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité